vendredi 4 mai 2018

L'aile des vierges de Laurence Peyrin






Angleterre, avril 1946. La jeune femme qui remonte l’allée de Sheperd House, majestueux manoir du Kent, a le cœur lourd. Car aujourd’hui, Maggie O’Neill, un fort caractère, petite-fille d’une des premières suffragettes, fille d’une féministe active, va entrer comme bonne au service des très riches Lyon-Thorpe. Et la seule consolation de Maggie est que personne ne soit là pour assister à sa déchéance, elle qui rêvait de partir en Amérique et d’y devenir médecin. Qui en rêve toujours, d’ailleurs. L’intégration parmi la dizaine de domestiques vivant comme au siècle précédent est difficile pour Maggie. Elle trouve ridicules les préoccupations et exigences de Madame, surnommée par ses employés « Pippa-ma-chère », car c’est ainsi que ses amies l’appellent à grand renfort de voix haut perchées. Le maître de maison, lointain, l’indiffère. Seul trouve grâce à ses yeux le vieux lord, âgé de près de cent ans, qui perd la tête et la confond avec une mystérieuse Clemmie à qui il déclare son amour.

Mais Maggie va bientôt découvrir que le maître de maison, John Lyon-Thorpe, est loin d’être l’héritier phallocrate qu’elle imaginait. Ils entament une liaison passionnée. Comme elle, John est prisonnier de son destin, et veut s’en libérer. Il a grandi en Afrique, où son père avait une immense propriété, et compte y retourner. Il éprouve les mêmes envies d’ailleurs que Maggie, le besoin de se sentir vivant. Et du jour où elle s’avoue son amour pour John, Maggie comprend qu’elle va devoir choisir entre la promesse du bonheur et son aspiration à la liberté.


Mon avis

Laurence Peyrin est sans conteste une de mes auteures préférées. J'ai eu l'occasion de la croiser à 2 reprises. C'est toujours avec impatience que j'attends la sortie de ses romans.
Je me suis réservée ce dernier opus pour mes vacances à Arcachon, me disant que cette histoire irait bien avec l'ambiance de cette cité côtière au charme suranné.

C'est avec beaucoup de bonheur que j'ai retrouvé la plume de Laurence Peyrin . Raconteuse d'histoires, elle nous entraîne sur les traces de Maggie,dans une ambiance proche de Downton Abbey et des vestiges du jour.
Dans ce roman Maggie jeune veuve à la recherche d'un emploi va devenir femme de chambre dans une grande demeure du Kent.Elle y croisera d'autres domestiques dans l'aile des vierges : Kitty, Annie la rousse et bien d'autres.
Mais Maggie n'est pas une domestique comme les autres, empreinte de liberté et bercée par les idées féministes grâce à sa mère et sa grand- mère, elle remettra en cause les règles établies.

L'Aile des Vierges est un roman touchant dans lequel Laurence Peyrin nous dépeint la fin d'une époque et la fin de certains privilèges. J'ai particulièrement aimé cette ambiance poudrée qui n'était pas sans me rappeler ma série préférée. On entend tinter les clochettes qui appellent les domestiques.On sent l'implication de chacun dans les tâches à accomplir pour le bien de « Pippa- ma- chère ».

A travers le personnage de Maggie s'est également l'histoire des femmes et de leurs droits qui sont abordés:la grand-mère de Maggie est une suffagette. Maggie cherche avant tout à aider les autres et faire reconnaître leurs droits.
Laurence Peyrin dénonce un société basée sur la discrimination entre les hommes et les femmes. Faute d'argent pour financer ses études son héroïne ne pourra devenir médecin.

Mais les sentiments ne sont pas absents de cette histoire car Maggie est une femme amoureuse qui fera fi des classes sociales et du rang.

Laurence Peyrin nous livre un roman sensible, une belle histoire dans laquelle son héroïne s'affranchit des conventions pour vivre et aimer. Un vrai moment de plaisir livresque.

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